
8 septembre 2025 : le gouvernement joue sa survie à l’Assemblée
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Ce lundi 8 septembre 2025 marque un tournant politique majeur pour la France. Le Premier ministre François Bayrou engage la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale, en vertu de l’article 49 alinéa 1 de la Constitution : "Le Premier ministre, après délibération du Conseil des ministres, engage devant l'Assemblée nationale la responsabilité du Gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale."
À travers un vote de confiance, les députés doivent se prononcer sur son plan d’économies budgétaires, un texte qui divise profondément le pays.
Un plan d’économies sous haute tension
Le plan présenté par Bayrou vise à réduire le déficit public de 43,8 milliards d’euros dès 2026. Il repose sur deux piliers : une réduction drastique des dépenses publiques (fonction publique, sécurité sociale, collectivités locales) et une hausse des recettes fiscales (gel des barèmes, contribution sur les hauts revenus, suppression de jours fériés).
Parmi les mesures les plus controversées :
- Suppression du lundi de Pâques et du 8 mai comme jours fériés.
- Gel des pensions et des aides sociales pendant un an.
- Réduction des dépenses hospitalières et encadrement des arrêts maladie.
- Non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois dès 2027.
Un vote décisif pour l’avenir du gouvernement
Le vote prévu à 19h est crucial : sans majorité absolue, le gouvernement Bayrou devra démissionner. Or, les signaux sont alarmants. La gauche, le Rassemblement national et une partie des Républicains ont annoncé qu’ils voteront contre. Même au sein de la majorité présidentielle, des voix s’élèvent pour dénoncer un plan jugé injuste et brutal.
Emmanuel Macron, pourtant, soutient son Premier ministre. Il qualifie le plan de « lucide et courageux » et exclut toute dissolution de l’Assemblée. Mais la réalité parlementaire pourrait le rattraper.
Le Président de la République a convoqué, par décret, le parlement en session extraordinaire en vue de ce vote de confiance. Le Gouvernement prononcera une déclaration de politique générale à 15h. Elle sera suivie d'un débat et d'un vote
Une contestation sociale qui monte
En parallèle, le mouvement citoyen « Bloquons tout » appelle à une paralysie nationale le mercredi 10 septembre. Né sur les réseaux sociaux, ce collectif prône la désobéissance civile, le boycott et la solidarité face à ce qu’il considère comme une attaque contre les droits sociaux. Des soupçons d’influence étrangère ont été soulevés, notamment via des contenus pro-Kremlin diffusés par des bots, mais la mobilisation semble bien réelle. Aucune preuve n'indique un financement ou une direction par un pays étranger. Le mouvement trouve ses racines en France, reflétant un ras-le-bol authentique.
Des récupérations sont possible par des syndicats ou des partis politiques.
La CGT soutient le mouvement, tandis que d’autres syndicats préparent une journée intersyndicale le 18 septembre. Le climat social est électrique.
Et après ?
Si le gouvernement tombe, plusieurs scénarios sont possibles :
- Nomination d’un nouveau Premier ministre capable de rassembler une majorité.
- Gouvernement minoritaire toléré par l’Assemblée.
- Dissolution et nouvelles élections législatives.
Dans tous les cas, cette journée du 8 septembre pourrait marquer un tournant politique majeur, avec des conséquences durables sur la gouvernance, la cohésion sociale et la stabilité institutionnelle.